"Les Filles d'Olfa" de Kaouther Ben Hania, bien que salué pour son audace narrative, présente plusieurs faiblesses qui peuvent décevoir certains spectateurs.
Premièrement, le mélange de documentaire et de fiction ne fonctionne pas toujours efficacement. La reconstitution des événements passés avec des actrices, notamment l'interprétation d'Olfa par Hind Sabri, peut sembler artificielle et gênante, ce qui crée une distance émotionnelle avec le public. Cette méthode de reconstitution théâtrale peut déstabiliser et décontenancer, réduisant ainsi l'impact émotionnel du film.
De plus, le film souffre d'une incohérence stylistique. En essayant de jongler entre le documentaire et la fiction, "Les Filles d'Olfa" perd de sa clarté narrative, laissant le spectateur confus sur ce qui est réel et ce qui est scénarisé. Cette hésitation entre les genres nuit à la fluidité et à la crédibilité du récit, rendant difficile pour le spectateur de s'immerger pleinement dans l'histoire.
Certaines critiques pointent du doigt les moments où le film semble trop focalisé sur le dispositif de mise en scène au détriment de l'exploration plus profonde des émotions et des expériences des personnages. Les scènes de reconstitution, bien qu'innovantes, ne parviennent pas toujours à capturer l'intensité des témoignages directs, ce qui peut distraire et désengager le public.
Enfin, malgré ses intentions de mettre en lumière les défis et les souffrances des femmes tunisiennes, le film peut parfois sembler voyeuriste. En cherchant à choquer ou à émouvoir par ses reconstitutions dramatiques, il risque de surdramatiser des situations déjà tragiques, ce qui peut être perçu comme un manque de respect envers les sujets réels de l'histoire.
En somme, "Les Filles d'Olfa" est un film ambitieux qui, malgré ses bonnes intentions, échoue à trouver un équilibre harmonieux entre documentaire et fiction, ce qui limite son impact émotionnel et narratif.