Je me souviens qu'en 6e année, la toute première compréhension de texte qu'on a fait portait sur un extrait de ce roman qui avait été publié dans notre manuel scolaire. Près de 16 ans plus tard, j'ai cherché ce livre sur le Web afin de pouvoir lire celui-ci en entier et qu'elle ne fut pas ma surprise de retrouver celui-ci en version numérique via le site du BANQ.
Bien qu'étant un roman destiné aux enfants du primaire, ce dernier m'a grandement interpellé malgré mes presque 27 ans. J'ai ressenti beaucoup de compassion envers la petite Marion qui à l'âge de 9 ans, a dû abandonné son village natal gaspésien (village qu'on peut identifier comme étant Sainte-Thérèse-de-Gaspé lors qu'on sait que le nom de son ancienne école est "Bon-Pasteur"), ses nombreux souvenirs là -bas et surtout sa meilleure amie Léa qui à mes yeux, fait preuve d'une grande force psychologique pour une enfant de 4e année (elle encourage Marion en lui rappelant que Christophe Colomb ne savait pas ce qu'il l'attendait en prenant les mers lointaines pour finalement découvrir l'Amérique quand cette dernière lui fait part de ses craintes vis-à -vis le déménagement de sa famille à Montréal et ce, en plein milieu de l'année scolaire). Ayant moi-même vécu deux déracinements dans ma vie sociale (je n'ai même pas pu faire mes adieux à mes amis lors du premier de celui-ci entre ma première et ma deuxième année), cette histoire m'a grandement touché.
Mais, la scène la plus émouvante se trouve à la fin du livre lorsqu'après avoir passé les vacances d'été chez son amie Léa en Gaspésie, Marion lui dit cette phrase quand celle-ci lui fait mention de son ancienne vie au bord de la mer: "Je n'ai pas deux mondes. Je n'en ai qu'un, et tu es dedans jusqu'à la fin des temps. Tu seras toujours mon amie". Il m'est impossible de rester de glace en lisant cette phrase hyper philosophique, surtout venant de la bouche d'une fillette de 10 ans (et je ne suis pas du tout le genre à m'émouvoir facilement et encore moins lorsqu'il s'agit d'une oeuvre de fiction!).
La morale de cette histoire qui s'applique autant aux enfants qu'aux adultes est que peu importe la distance qui nous sépare de nos amis, les vrais garderont contact avec nous, tout comme Léa et Marion continuent de se voir pendant les périodes de vacances et ce, malgré la distance gigantesque séparant Montréal et Sainte-Thérèse-de-Gaspé que je présume être le village gaspésien dont on fait mention (on parle ici de 10h de route entre les deux localités). Félicitations madame Marineau pour votre roman! Vous avez entièrement mérité votre prix littéraire "Québec Wallonie-Bruxelles" en 2003!