"Les graines du figuier sauvage" film iranien de M. Rasoulof, montre par smartphones interposés les émeutes qui ont suivi la mort de Mahsa Amini dans le métro de Téhéran. Et le courage de ces jeunes gens, des filles surtout, qui se sont opposés à la police.
Mais aussi la descente aux enfers d'un magistrat qui ne demandait apparemment qu'à faire son boulot proprement mais se voit obligé par ses supérieurs de signer des condamnations sans preuve. Pourquoi le fait-il ? Pourquoi les fonctionnaires là-bas, comme autrefois en Allemagne nazie et dans toutes les dictatures, acceptent-ils d'obéir ? Dans ce film, on voit aussi combien il est difficile de renoncer à une vie confortable et qui pourrait le devenir encore plus en obéissant encore mieux...
Les femmes de ce film, toute jeunes et moins jeunes, montrent le conflit de génération qui est en Iran plus important encore que dans nos démocratie - et souvent destructeur.
Le metteur en scène est évidemment en exil. Le tournage du film est en lui-même une aventure clandestine. L'équipe du festival de Cannes l'a soutenu et il a été fait très vite pour le festival. Le montage n'était pas terminé à son arrivée, la veille du festival ! Rasoulof l'a réalisé à sa sortie de prison et son expérience de l'incarcération est très visible dans le film.
Bref, ce film est un exploit.