Bonjour aux auteurs,
Habitant les Hautes-Alpes, j'ai en face mes fenêtres, la forêt de Boscodon et du Morgon. Je me devais acquérir d'emblée et aussitôt sa parution, ce livre consacré à la forêt de Boscodon.
Cependant, à la lecture de cet ouvrage, je suis étonné, pour ne pas dire stupéfait, que pas un mot soit consacré à la mycologie et diversité des champignons, "clé de voutes" du fonctionnement de la forêt. Comment peut-on ignorer ces êtres symbiotiques que sont les champignons mycorhiziens, qui sont la base de la nutrition des forêts et de tous les écosystèmes terrestres. Je consacre ma vie de retraité et d'ancien chercheur INRAe, à la connaissance de la biodiversité de ce monde silencieux et souterrain, mais non moins actif ! Ce sont des centaines d'espèces de champignons macromycètes que j'ai identifiés ces dernières années dans cette forêt, avec aussi la découverte récente de trois espèces nouvelles pour la Science, en cours de publication. Pourtant élue "forêt d'exception", cette forêt est paradoxalement une "boite noire" quant à la connaissance de sa diversité fongique. Comment peut-on faire pousser des arbres, si on ignore tout ce qui se passe sur leurs racines, en relation avec les champignons indissociables de leurs hôtes.
En conclusion, j'aimerais bien vous entendre sur cet oubli fâcheux, qui escamote une composante essentielle du fonctionnement et de la bonne santé de cette forêt (face aux changements climatiques).
J. Guinberteau (Retraité, Ingénieur d'études INRAe, Expert auprès des CAP)