Une histoire touchante, mais un certain nombre d’ « irritants » m’ont rendue la lecture assez laborieuse :
Quelques exemples sans trop en dire pour ne pas spoiler :
- Des situations convenues et cousues de fil blanc, on comprend certains des ressorts dramatiques avant qu’ils ne soient dévoilés
- des situations cousues de fil blanc : la pluie et l’orage accentuant la dramaturgie d’une scène, la femme en désir d’enfant qui se regarde de profil dans un miroir en se caressant le ventre et demandant la moue boudeuse si un gros ventre lui irait bien, des personnages qui « pouffent de rire » dans leurs mains pour ne pas être entendus, et d’autres encore … ces évocations ne fonctionnent que dans les livres ! Dans la vraie vie personne ne se comporte comme cela.
- Une impression de « guide de voyage », on comprend que le décor est un personnage du récit mais c’est trop appuyé et donc un peu trop scolaire à mon goût !
- une narration hors du temps qui n’ancre pas l’histoire dans la réalité. Les personnages ont moins de 30 ans et pourtant le vocabulaire et certaines scènes semblent tout droit sortis d’un livre de Marcel Pagnol : un homme « instituteur » parti faire ses études « à la ville », mettant des « souliers », se faisant une raie au milieu…, les personnages s’appelant sur un téléphone fixe, une maisonnette de pierre en fond de cour d’école dont le bail semble tenu directement par la directrice (qui a le pouvoir de décision sur qui l’occupe). Cela peut sembler des détails mais leur accumulation confère au récit un air (involontairement) désuet et donc « faux ».
- des personnages caricaturaux (les tenanciers d’un bar méprisants a l’égard des « gens simples », un homme reputé « simplet » mais qui parle comme un livre, une infirmière en blouse blanche faisant les gros yeux)
- des propos ou comportement brutaux de personnages peu crédibles dans l’état actuel des connaissances sur le handicap (je ne peux pas citer l’exemple le plus flagrant que j’ai en tête sans spoiler)
En résumé, en dépit d’une histoire sur fond de road trip originale, l’auteure distille dans le déroulement de son récit tellement de lieux communs que je suis restée finalement toujours un peu au dehors de l’histoire.