La promesse était belle, avec ce huit clos machiavélique, parfait décor pour un suspense haletant.
Si le film rappelle l'ambiance confinée de Snake Eyes de Brian de Palma, thriller anthologique autour d'un match de boxe, il centre son action sur la psychologie d'un supposé tueur sans pitié, dont on ignore tout du long les motivations et l'histoire, même si quelques indices sont distillés par ci par là. Pas de surprise donc dans la façon qu'à le réalisateur de présenter son personnage principal. Un one shot dans lequel doit se plonger le spectateur, comme il se plongerait dans l'inconnu.
La réalisation reste sans grand suspens : on se prend vite au jeu parfois un peu absurde de ce père de famille, qui nous fait sourire autant qu'il nous dérange. L'histoire reste en surface, et nous laisse parfois un sentiment d'inachevé, le réalisateur n'exploitant pas assez les possibilités de ce décor gigantesque de salle de spectacle.
Et si le seul réel plaisir de ce film était de se faire surprendre par ce génialissime Josh Harnett : un retour marquant pour l'acteur de The Faculty, qui manquait au paysage audiovisuel. Son interprétation pleine de nuances émotionnelles rend crédible ce père de famille, tiraillé entre ses pulsions et ses obligations familiales, avec une grande facilité. Il est remarquable de A à Z.
En résumé, pas de surprises côté réalisateur, proposant un film dans la lignée de Glass. Un bon thriller qui repose presque uniquement sur le jeu perturbé de Josh Harnett. Mais rien que pour ça, ça vaut le coup !