Jean-François DULCIRE

On aimerait dire que c'est un bon film...mais c'est daté, mal joué côté français et italien (aïe aïe aïe Constantin, Trintignant, Orsini, au contraire de Scheider et Dickinson qui s'en sortent), mis en scène de manière transparente, sur un scénario sans suspense aucun (de J.-C. Carrière pourtant !). Pour un film "franco-américain", on est très loin d'un Clan des Siciliens, ou même des "Félins".

Après les critiques nombreuses et me semble-t'il pas réellement justifiées sur les deux derniers "épisodes", j'espérais que "quelque chose" allait se produire. Eh bien, c'est encore pire : aucune idée nouvelle de scénario, pas un acteur ou une situation crédibles, on n'a jamais peur, c'est incroyable au sens littéral comme au figuré. Aïe aïe aïe. On se limite à ça pour ne pas défoncer le film et le ramener au niveau d'un "65" avec Adam Driver...

Absolument hénaurme…pas ri autant depuis longtemps. Aussi décalé que « Thalasso », mais à mon sens, encore plus drôle. Quand MH ne voudra plus écrire (pourvu que cela n’arrive jamais), il pourra toujours continuer à jouer, il incarne le personnage qu’on aimerait tous être ou connaître, aucun surmoi, aucune limite. Et un film avec probablement peu de moyens, et ça n’a aucune importance. C’est tout ce qu’aime !

Je ne comprends ni l'intérêt du film ni même l'objectif qu'il poursuit, c'est une énigme totale. On a déjà lu ou vu le sujet, dans d'extraordinaires documentaires ou fictions, avec les livres d'Hannah Arendt ou de Robert Merle, ou le film de Claude Lanzmann. Ce dernier est autrement plus puissant et glaçant quand il montre, 40 ans après la fin de la guerre, les Polonais voisins du camp de Birkenau, interviewés en groupe au même endroit, entourant un rarissime survivant revenu sur place, lui-même incapable de s'exprimer au milieu d'eux, et qui regarde la caméra pour signifier l'horreur que suscite chez lui les discours qu'il entend. Qu'est-ce que le réalisateur exprime de neuf ? Que signifient les plans fixes ou les plans noirs durant de longues minutes, qui sont particulièrement pénibles ? Nous montrer la vie "ordinaire" du Commandant d'Auschwitz-Birkenau mérite-t'il tout simplement un film ? Sans aucun effet de caméra, "Shoah" est beaucoup plus fort.

Il est honnêtement difficile de comprendre comment on peut décerner une Palme d’or à un tel film, après avoir récompensé : « Le salaire de la peur », « la dolce vita », « le guépard », « Mash », « Conversation secrète », « L’homme de fer », « Pelle le conquérant »… Ni le support (les films de procès), ni le sujet (le couple), ni l’interprétation (les deux acteurs principaux ont été bien meilleurs ailleurs), ni la réalisation (transparente)…ne le méritent. Il semblerait que seule l’époque le justifie ! Certes c’est un bon film ; mais quand on va voir voir une Palme d’or…on s’attend à mieux que ça. C’est totalement incompréhensible. Revoyez plutôt « Snow therapy » ou « Scènes de la vie conjugale ».