Effectivement, on est un peu abasourdis à la fin du film, et j'ai vu beaucoup de spectateurs rester dans leurs fauteuils de longues minutes, perplexes.
C'est un peu ce qui m'est arrivé...
Car c'est vrai qu'on a du mal à reconnaître le James Bond que les gens ont aimé au fil des générations, avec ses qualités, et ses défauts.
Plus rien de ce qui faisait l'adn du personnage ne subsiste ici, si ce n'est quelques traits d'humour so british piteusement noyés dans une bouillie picturale dans laquelle se succèdent des scènes d'action balourdes et des moments dramatiques qui versent trop facilement dans le pathos.
A mon avis, seule Léa Seydoux s'en sort dans ce film qui prétend casser les codes de la franchise James Bond malheureusement sans subtilité.
Est-ce la raison du départ de Danny Boyle en cours de tournage, qui, semble t-il, avait voulu donner une autre direction au scénario ?
En tous les cas, l'ère Daniel Craig aura débuté par un chef-d'œuvre, dommage qu'elle se termine d'une manière aussi faiblarde et absurde, avec une intrigue qui n'aura, tout au long de cinq films, jamais finie de rebondir artificiellement.
Les producteurs ont-ils oublié que l'on allait voir un James Bond pour se divertir et non pour réfléchir sur le sens de l'existence humaine ?
Peu de spectateurs l'ont remarqué, mais il y a juste avant le générique du début une discrète référence pictographique au film "Doctor No" qui, comme chacun le sait, est le 1er film de la série.
Cela ne m'étonnerait donc pas que "Mourir peut attendre" ait été conçu comme le dernier opus d'un cycle commencé soixante ans plus tôt...
Pour aller où, et pour faire quoi ?
Seul l'avenir nous le dira...