Dominique Chevalier

Quelle déception! Le parti pris du réalisateur pour raconter l'histoire est pour le moins discutable. L'histoire débute en 1948, normal, et très vite on la situe dans notre époque contemporaine mais tout en gardant les mœurs et us et coutumes de la véritable époque ou toute cette histoire a du se dérouler. Par conséquent, pour moi, ça m'a rendu les personnages complètement antipathiques. Qui plus est, je suis restée sur ma faim tellement les scènes étaient téléphonées d'avance. Tout était sans surprise et du coup sans saveurs. En effet, ils sont, pour moi dans le film, dépeint comme des monstres d'égoïsme capable de tout abandonner l'un pour l'autre au détriment de tout le reste. Incapable d'assumer leur douleur et les conséquences que celle-ci a sur eux. Dépressif, muets. J'avais juste envie de les secouer et de leur dire d'aller consulter. MAIS, lorsque l'on sait que cette histoire a du se dérouler dans les années 80 alors là ça n'a plus le même sens. La psychologie, voir la psychiatrie n'étaient pas du tout abordées de la même manière et donc pour le coup on peut ressentir de la compassion pour ce parcours hors norme et les séquelles que ça a laissé. De plus, on tente de nous faire comprendre quelles belles années, ils ont eu livrés l'un à l'autre dans cette forêt durant ses 7 ans. Pardon mais je n'ai pas du tout ressenti un sentiment de liberté. J'y ai plus vu un calvaire long et pénible accentué par la faim de l'un, le froid et la peur des deux. J'y ai vu une dépendance, beaucoup de remords et le poids d'un secret qui détruit tout sur son passage. Résultat final, un énorme sentiment de gâchis voir de colère m'a envahi à la fin du film pour avoir traité cette histoire et ses deux frères de la sorte.