Tout l'art de la fiction consiste à suspendre l'incrédulité du lecteur ou du spectateur pour l'entrainer d'édification en enchantement, en lui procurant un plaisir esthétique ; apprécier Les Traducteurs requiert une abolition du discernement dont je ne souffre pas.
Pantomimes et contorsions 😵
Les textes ont été appris en phonétique dans le cas des non-francophones, résultat, trop de dialogues sonnent faux ; Lambert Wilson, quant à lui, soliloque, de façon outrancière et à peine supportable : les scènes chorales en deviennent par conséquent inaudibles et risibles, du mauvais théâtre filmé.
Le féru de littérature que je me targue d'être n'a été remué par rien, je ne me suis identifié à aucun des personnages, leurs motivations m'ont paru bien vaines, les enjeux bien mesquins. Les mots m'émeuvent, pas les lieux communs, lesquels ont été ici enfilés pour former un collier de clichés grossiers et révoltants (le Grec a des amants, la lusophone est une rebelle puisqu'elle a le crâne rasé et qu'elle est tatouée, l'Allemande détient un vibromasseur, les hommes de mains sont forcément russes, etc.). What the world needs is love 😶
Quant au soi-disant suspense, des rebondissements tirés par les cheveux, des ressorts dramatiques mièvres et larmoyants, de qui se moque-t'on ? Et puis Angstrom, il est vraiment, vraiment, très abject (figurez-vous qu'il s'est acoquiné avec des Russes !), cinq minutes de plus, et on aurait découvert qu'il avait abusé de son assistante 🙄