Il faut dire que j’ai un amour particulier pour Paris. J’y ai vécu petit et j’y vais régulièrement. J’ai donc des souvenirs plein la tête et plein le cœur … Toutes ces pièces de théâtre, la vibration de la foule, le métro, ces promenades au jardin du Luxembourg, les spectacles de marionnettes, les cafés, l’arrêt de bus de la rue Boissière, les ruelles, l’école, les places animées… Une ville qui vit, qui bouge et qui vibre !
Laurent Gaudé m’a fait découvrir une autre facette de Paris à la nuit tombée, une promenade d’un tout autre genre… Et bizarrement, malgré toute l’agitation on ressent comme une sorte de silence … Comme si Paris avait besoin de se vider la nuit pour pouvoir accueillir d’autres présences. Et alors on se trouve totalement embarqué dans une visite guidée du passé, de l’histoire de cette ville et de ses morts….. A travers la lecture nous ressentons profondément que Paris a une mémoire et on a vraiment l’impression qu’à chaque coin de rue il y a un poète, un écrivain, une victime de guerre, un savant, un artiste, … Les mots défilent, s’enfilent comme des perles. Les phrases se dessinent, se combinent pour brosser un portrait de Rimbaud (Il fait sa 1ère fugue à Paris à 16 ans en temps de guerre et finit en prison « Le poète dont Paris ne veut pas ») , de Saint-Saëns (compositeur, pianiste du XIXes), de Victor Hugo( L’œil triste car il venait de perdre son fils), de Louise Michel (la militante anarchiste), de Philippe Clévenot (Le comédien), de François Villon (le poète maudit qui a tué et fuit paris), de Clevenot (qui reprend le texte de la conférence d’Artaud au théâtre), de tous les soldats qui ont donné leur vie pour nous permettre de marcher paisiblement aujourd’hui dans les rues de Paris…