Je ne l'ai pas lâché: addictif +++
On est en 81, avec le jeune Bret, à côté de lui dans la maison vide de Mulholland ou dans la 450SL, on vibre avec la bande son qui nous transporte dans une époque, il exprime tellement précisément ce qu'il vit, voit et ressent qu'on fait partie du récit.
Bien sûr on peut lui reprocher d'être sexuel, cru ou répétitif, mais il faut se rappeler qu'il a 17 ans, qu'il vit dans un univers de faux semblants et de vacuité, qu'il est obsédé autant par le sexe que par ses angoisses et ses peurs, pété la plupart du temps pour fuir la réalité... Et là l'intrigue rôde, qui est ce Robert, est-ce lui le taré, est-ce le Trawler ? Et Bret est-il si innocent que ça avec ses sentiments ambivalents ? Cette obsession qui lui colle à la peau, que le participant palpable tente en vain de repousser, est-ce de l'amour, de la haine ? Qui est bon ou mauvais ? Est-ce inconscient, égoïste d'être aussi détaché, autocentré quand un tueur en série sévit dans le coin ? Est-ce de l'innocence adolescente ? L'apanage d'une jeunesse trop choyée ? Beaucoup de suspense et la patte d'un grand auteur, c'est violent, impudique, dépravé et drôle à la fois. Du grand Bret !