J’ai détesté « Le mal n’existe pas » et m’étonne sincèrement du nombre de critiques qui se sont extasiés devant ce film, dans une posture bobo j’imagine?
Le sujet abordé -la destruction de la nature par l’homme derrière des projets futiles et des slogans marketing superficiels- est honorable certes, sans être original. Mais doit-ont être béat devant toute scène ultra lente où l’on voit défiler des branches ? Il existe de mon point de vue une dissonance dérangeante entre la recherche esthétique surprésente (auto contemplation / snobisme du réalisateur?) et l’intention perceptible de nous immerger dans la nature et nous faire la respecter. Tout comme il dénonce le projet de glamping (et on ne peut qu’être d’accord), je trouve que le réalisateur lui même dans son exercice de style forcé casse aussi la sincérité et la profondeur du sujet défendu.
Tout est surfait. Le tempo, la manière de filmer (sous les branches, l’arrière d’une voiture, des scènes où il ne se passe rien…), la musique des violoncelles/violons qui se dirige systématiquement vers une étrangeté dramatique avant des coupures brutales, le tournant d’une forme réaliste à un dénouement métaphorique et tragique incompréhensible…
Qu’est ce qu’on en retient? La conclusion que finalement le mal est partout : l’homme pervertit la nature, la nature et cruelle, et le réalisateur s’est fait plaisir tout en se moquant un peu de nous.