Cyril Lefort

Godzilla n’est intéressant à mes yeux que lorsqu’il est loin du regard américain. Même si le film est bourré de scènes de destruction menées par un lézard géant cracheur de rayon laser, le coeur du film est l’humain. Allégorie du COVID, l’apparition du monstre géant montre ce qu’il y a de mieux en nous avec la découverte de la paternité, les vieux conflits mis de côté, et le soutien d’un peuple désœuvré qui va lutter jusqu'au bout main dans la main. C’est un beau film, prenant… et les scènes avec Godzilla sont toutes classes et marquantes.

Kamen Rider est une licence qui a entraîné, par répercussion, l’arrivée des super-héros japonais sur le petit écran. Mais, la première série se cherchait proposant un personnage trop violent qui n’accomplit pas d’acte héroïque, mais qui ne pense qu’à se venger. Hideaki Anno a parfaitement compris ce qu’il adapte (personne n’en doutait), il montre ainsi en un seul film le passage de vigilante à super-héros en passant par la case super-soldat, des archétypes bien définis de personnages à super pouvoirs. Shin Kamen Rider n’est pas seulement une analyse de l'œuvre originale, le film propose des scènes d’action digne d’animés, et une galerie d’ennemis incroyables qui permettent d’aborder des sujets de société. Le film est dense, il prend des chemins inattendus, et il se permet le luxe de réussir tout ce qu’il entreprend.

J’ai lu un article qui expliquait que Starfield, la grosse sortie de Microsoft/Bethesda de l’année dernière, pouvait paraître ancrer dans le passé avec son gameplay, mais qu’il répondait aussi à l’attente des fans de Bethesda qui aiment ce genre de RPG qui ont une patte unique. J’ai alors pris conscience que je ne devais pas m’acharner avec ce jeu, je n’aurais pas ce que je voudrais. Fort d’une promo dans laquelle Bethesda promettait mondes et merveilles, je pense que chacun et chacune s’est fait une idée de ce que devait être Starfield. Moi, j’imaginais le jeu comme un jeu de rôle bac à sable qui allait nous permettre de visiter l’espace à notre manière. Il s’avère que le jeu est - dans ses premières heures - très linéaire et dirigiste, empêchant toute prise d’initiative. Pis encore, les choix de customisation très poussés du personnage ne servent à rien. Je prends volontiers comme exemple la personnalisation de la dentition du personnage qui est muet comme une carpe et, de toutes manières, qu’on ne voit jamais dans les scènes de dialogue. Personnellement, j’avais choisi un profil de professeur, mais l’histoire me montre comme un élu qui n’a pas d'autre choix que de combattre. Même lorsque j’ai dû négocier avec des pirates, mes compétences d’empathie ne m’ont servi à rien. De toute façon, l’arbre de compétences montre que tout est déblocable, et que peu importe le profil choisi au début, ceci n’est pas immuable. Le jeu présente assez rapidement certaines mécaniques de jeu, mais j’ai vu un catalogue de features, une démonstration de richesse à peine dissimulée. Ces mécaniques ne se répondent pas (pour l’instant, j’imagine) et certains éléments viennent même à s’en passer. Par exemple, le voyage spatial - qui est l’une des raisons de mon intérêt pour le jeu - n’est qu’un hub qui permet d’avoir accès à un menu pour aller à la mission suivante pour quiconque qui ne voudrait suivre que l’histoire. Tout comme je le reprochais à Fallout 3, Bethesda ne fait aucun choix tranché, tout est possible, mais tout est un peu bancal. Le déplacement à la troisième personne est vraiment atroce, on sent que le jeu est pensé en vue FPS, il n'était donc pas nécessaire. L’exploration est possible, mais elle est punitive parce que le jeu veut que nous suivions une histoire qui caresse notre ego. Etc. Etc. Etc. Ce n’est clairement pas un jeu pour moi, ce n’est pas l’expérience ludique que je recherche. J’ai revu les promesses tenues par Bethesda, et je ne trouve pas dans le jeu les éléments qui m’ont donné envie d’installer le jeu. Il faut certainement attendre d’avoir fini une histoire un peu nulle et farmer pendant 300 heures avant de les trouver. (Sinon, le jeu est très très beau, la direction artistique des visuels et des menus est classe. Dommage que l’ergonomie dans les menus est nulle, on ne profite pas de leur esthétisme, du coup.)

Cette mini-série nous emmène dans un hôtel de luxe à Hawaii où y séjournent une famille accompagnée de l'amie de la fille, un couple de jeunes marié.e.s, et une femme d'une certain âge qui vient de perdre sa mère. Satire sociale sur les rapports de classe sociale, c'est surtout l'occasion de voir une galerie de personnages détestables bousiller la vie d'autres sans s'en rendre compte. L'écriture est vraiment mortelle, chaque personnage aussi détestable soit-il a du relief et de la profondeur. Et puis, il y a une petite touche d'espoir qui s'installe petit à petit sans pour autant basculer dans la niaiserie. Après le premier épisode qui est une longue mise en place, je ne pensais pas prendre autant de plaisir sur cette série. Je recommande vraiment.

Rien ne fait un meilleur film d'horreur que lorsque celui-ci se termine et que le spectateur ou la spectatrice se demande si le récit fantastique n'est finalement pas moins effrayant que celui plus réaliste. En tout cas, Weekes les traite de la même manière, avec la même incompréhension, et c'est pour cela que son film est brillant.

Je ne sais pas trop quoi penser de Tous les Dieux du Ciel. Si ce que le long métrage réussit est franchement excellent, les problèmes inhérents aux films de genre français (personnages creux, scènes outrancières sans saveur...) et les maladresses du réalisateur/scénariste gâchent réellement le tout.

Pour des raisons inconnues, je croyais que Halloween Kills n'était pas connecté au précédent film Halloween sorti qui, pour rappel, était une bouse. Si j'avais su, je me serai abstenu de le regarder. C'est encore plus vrai maintenant que je sais qu'il est encore pire que le premier. Déjà, en terme de réalisation, c'est catastrophique. La première grosse scène de tuerie dans laquelle Michael Myers étrangle un mec, il y a plus de cuts que dans n'importe quelle scène de combat d'Iron Fist. C'est ridicule, ça ne rime à rien. Mais, ça va de mal en pis, avec des scènes de tuerie qui frôlent le ridicule (à se demander si ce n'est pas une parodie). Les scènes de tuerie s'enchaînent tellement qu'on se demande s'il y a une histoire... Mais lorsque celle-ci démarre vraiment, on regrette qu'il y en ait une. L'écriture est mauvaise sur tous les points : les personnages parlent entre eux mais ne se répondent, le côté mysticisme de Myers est d'une débilité sans nom, et David Gordon Green ne met pas en valeur son casting avec une direction absente et des shots qui rendent leur prestation ridicule (on est pas loin de Red is Dead). C'était nuuuuuuuuuuuuuuuuuuul. (Une suite est prévue, je m'abstiendrai cette fois-ci.)