"Joker : Folie à Deux" parvient à repousser les limites de son prédécesseur en approfondissant la psychologie complexe d'un personnage en pleine déliquescence mentale. Là où le premier film exposait la naissance du chaos, cette suite nous plonge encore plus loin dans les méandres de la folie, transformant chaque scène en une réflexion sur l'isolement, la perte de repères et la désintégration de l'identité. La mise en scène soigneusement étudiée, avec ses teintes oppressantes et ses silences lourds, amplifie la tension palpable tout au long du film. Joaquin Phoenix livre une performance viscérale, incarnant un Joker plus fragile, mais aussi plus terrifiant dans sa quête désespérée de sens.
Mieux qu'une simple histoire sur le Joker, le film s'attarde sur sa symbolique : il devient le miroir des dysfonctionnements sociaux et des fractures humaines. Plutôt que de se contenter d'une surenchère, il interroge subtilement la frontière entre victime et bourreau, créant une œuvre à la fois perturbante et fascinante, qui pousse le spectateur à questionner sa propre perception de la société et de la folie.