Sandrine T. – Google

Le Commandant qui dirige le charnier d Auswich vit avec sa petite famille dans une jolie maison qui jouxte le camp de l'horreur. Ce couple glacial et insensible aux atrocités évolue comme si de rien n était. Tout est normalisé. Ce film est déroutant car l abominable se devine mais n est pas filmé, seule une musique lancinante, des cris, des bruits de locomotives, des fumées traduisent l enfer. Tout est banalisé. Le cocon des protagonistes est préservé. Des acteurs incarnés à travers un scénario qui interpelle en faisant le choix de filmer la monstruosité au second degré. Du beau cinéma, intelligent et respectant cette phase douloureuse de notre histoire. Une nouvelle façon d honorer la mémoire des victimes. Un moment fort et bouleversant.

Très surprenant Jean Paul Rouve dans ce rôle où il interprète un prédateur manipulateur pédophile très incarné, belle prestation . La jeune Higelin est criante de vérité dans le personnage de Vanessa, elle suinte de souffrance, de culpabilité, elle se consume. Autre époque que les années 80 où les bourgeois s encanaillaient avec des enfants sous la protection des parents voire des institutions. La mère jouée par la sublime Casta est vautrée dans sa propre déliquescence et aime mal sa fille. Que de meurtrissures... De non dits, de tabous. Tous savent et se taisent. Encensé par les critiques, l écrivain se vautre dans le glauque. Pied de nez 20 ans plus tard pour la protagoniste qui a son tour publie sa vérité.

Quelle originalité que cette odyssée fantastique : un éventail d émotions. Film regorgeant de surprises. Les costumes, les décors, les dialogues ciselés, la performance des acteurs, la b o, le scénario font de ce long métrage une curiosité à ne pas manquer. Un peu monstrueuse parade Freaks film des années trente. Cette fantaisie baroque est en fait très profonde et tant pis pour les images de synthèse. Abusée, meurtrie cette pauvre créature expérimente la vie et peu à peu malgré la luxure et les vicissitudes dépasse par son intelligence le génie de son créateur.

Quel labyrinthe dans les ténèbres que ce thriller. Jeu des acteurs impeccable, cela commence par les plaidoiries des avocats tournées comme un documentaire, puis l intrigue débute et l on fait connaissance avec les protagonistes. Il s'agit du procès d'un homme accusé d'avoir commis des meurtres sexuels odieux d'adolescentes en direct sur le darknet. L'actrice principale est remarquable de crédibilité, beauté froide à la Jodie Comer. Seule dans son appartement tour de verre elle vit recluse avec comme unique compagnie une intelligence artificielle qu elle personnifie du nom de Guenièvre ; elle exerce la profession de mannequin et de joueuse de poker. Grâce à ses dons pour l'informatique et à son l'attirance pour le sordide elle va aider pour l'enquête mais à quel prix, en surfant sur des vagues d horreur. Les seconds rôles, notamment la candide Clémentine ou la mère d'une des victimes apportent le côté manichéen du bien face au mal. Pas besoin d effets spéciaux pour frémir... Un scénario bien ficelé et haletant. Quelle complexité que l âme humaine.

Une étoile car c est Sofia Coppola. Monotone, poussif. L acteur ne ressemble en rien à Elvis physiquement, c est ennuyeux. Mise à part les décors, l histoire n est pas réaliste car le King est ici dépeint comme le gros méchant alors que la candide Priscillia avait des travers relatés par sa propre fille. Aucune émotion, bref ennuyeux. Le grand échassier qui joue le rôle n incarne en rien Presley et c est déroutant, car il ne ressort de ce film aucune crédibilité, dommage !