#DoowméeRockbrownChroniques
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Ici, nous entrons dans l'Héroïc fantasy pure, l’auteur jongle avec nous car il nous embarque non sans une pointe d’humour noir, avec les protagonistes mais avec les adversaires qui se plaignent de la puanteur du bien, pauvres diables ça leur file vraiment de l’urticaire… D’entrée je suis accrochée et les amateurs du genre avec moi…
Le noir, la sueur … où suis-je ., qui suis-je … Lentement la bête puante qui s’avère être moi … proteste habitée d’une certitude : cela ne peut être …que suis-je, un monstre hybride mais de quoi, pourquoi… Je me souviens seulement des massacres où je mène la meute, ivre de violence et de rage, le goût du sang, puis le retour, rassasié de chairs fraîches, aux geôles infectes et humides; puis les entraves encore et encore ! FUIR, il me faut fuir, loin de ce lieu putride où nous croupissons …
La rage au cœur, Luxan, l’Abomination, se réveille d’une sorte d’absence de lui-même. Il organise son évasion et libère ses compagnons d’infortune tout aussi répugnants, des bêtes sorties tout droit des forges de l’enfer : la noirceur de leur fourrure n’a d'égale que le vide abyssal de leurs yeux sans âmes … Quelques humains, beaucoup peut-être, y laisseront leur vie …mais qui se soucie de ces misérables cloportes qui les ont asservis, torturés ses frères et lui … Le cauchemar pour l’humanité ne fait que commencer…
J’ignore où Eric Karwat nous emmène mais il nous y emmène d’une plume énergique, masculine, forte. Sa vigueur d’écriture, il l’emprunte aux pas robustes des bêtes démoniaques à l’haleine putride qui ont fui dans une épaisse forêt.
L’histoire étrangement, disais-je, commence à l’envers, ce sont les forces du mal qui nous initient au mystère de ce monde… Un monde de cruauté où la peur enchaine les plus braves … et terrorise les plus lâches car le récipiendaire de la prophétie salvatrice est pire encore que son simulacre de père adoptif Devain, l’empereur fratricide.
Ce dernier ordonne l’hallali pour les bêtes immondes et cruelles, hormis Luxan qui doit être pris vivant… Il renforce son pouvoir, tandis que les mages noirs s'interrogent, cherchant à deviner d’où vient la menace. Lovée dans l’ombre, cachée, oubliée même, pendant des années, cette dernière a attendu le moment propice… l’espoir renaît dans quelques cœurs … La reconquête du royaume pour détrôner le frère renégat est en marche …un espoir aussi ténu que le battements d’ailes d’un papillon.
Pourtant, parmi tout ce fiasco se dessine un chemin des vérités cachées refont surface, des êtres de bravoures émergent et pas en pas on s’attache à un puis deux personnages, devinant que les choses ne sont pas si simples. On frémit quand un Judas apparaît, ou que l’on croit deviner un obscure plus noir encore, l’enfer n’a pas fini de délivré ses projets … Alors oui je suis séduite par l’écriture de Monsieur Eric Karwat qui ne laisse pas de répit et je retrouve en lui tout ce qui me plaît dans la Dark Fantasy … Un regret comme pour toutes les sagas … il faut attendre la suite. Son broché offre un panel de gravures très sophistiquées qui accompagnent avantageusement sa plume.