Bonjour à tous,
Alexandre Jardin, MA MERE AVAIT RAISON
« Même Dieu avait une mère. »
Proverbe albanais
Ainsi, certaines femmes ne devraient pas jamais mourir. De ce fait, Alexandre Jardin, à l’entame de son récit, écrit une lettre à sa mère. Il questionne le manque d’elle.
Les mots enroulent les souvenirs du fils autour de la personnalité de cette maman si particulière au point de se métamorphoser au fil des années en Fanou, thérapeute dont la maïeutique autorise ses patients à accoucher de leur propre bonheur. Pour elle, le mariage n’est pas un oreiller sur lequel on essuie ses rêves ni un paillasson sur lequel on efface son désir de vivre. Elle assume son métier de mère qui ne protège pas son enfant face au pire mais qui lui donne accès à ses propres ressources profondes.
Par conséquent, la ligne directrice de son existence chemine, dans la rigueur comme dans la discipline, sans jalousie, sans mesquinerie, sans instinct de domination, sans paroles inutiles. Être une femme silencieuse, être le silence, ne pas se gaspiller en explications, exister sans justification car elle renvoie les autres à leur liberté de réaction.
Le merveilleux style d’Alexandre Jardin raconte son amour pour sa mère, une femme qui interroge pour accoucher de soi, puisque vivre, c’est ne pas finir de naître. Eventuellement, le lecteur, même s’il est une femme, rencontre une morale qui le désarçonne, voire l’horripile ; néanmoins il remerciera l’écrivain de le secouer, de l’inciter à poser des questions à sa vie subie ou choisie et surtout d’en chercher les réponses. Pas des solutions excepté si son existence est un problème qu’il n’a jamais cherché à résoudre.