Mireille M.E

Qui a peur de la mort ? Onyesonwu ? Que ressent-on quand on meurt ? Quand la fine lame invisible délie avec précision les liens unissant l’âme au corps, libérant ce parfum dont le sillage a été essence de toute une vie. Laissant là le contenant, carcasse désormais vide et futile. Ce qui embêtant avec la mort -du moins en principe- c’est qu’elle ne se produit qu'une seule fois et relève du domaine du mystère : « Les gens craignent l’inconnu. Quelle meilleure manière de débarrasser quelqu’un de la peur de sa mort que de la lui montrer ? » Il n’est pas uniquement question de mort dans ce livre. Le lecteur est plongé dans un univers fantastique de science-fiction avec en toile de fond la culture Igbo du Nigeria. Où, tradition, magie et transmission de pouvoirs hautement mystiques se heurtent à la biologie. En effet, un enfant de la violence, métisse, n’appartenant complètement ni à une race ni à l’autre et comble de l'hérésie –Femme ! -, possède la forme la plus élaborée de puissance magique. Elle semble être la seule à pouvoir réécrire l’histoire et ramener la paix dans une Afrique post-apocalyptique profondément traumatisée et exsangue. Entre sorcellerie, paternité ambiguë, lutte raciale, métissage, revendications de genre, amour fusionnel, droit au plaisir féminin, amitié, exil, guerre, esclavage, tout y est. J’aimerai pouvoir décrire toute la complexité de cette expérience de lecture, mais je manque de lexique adéquat. L’autrice est de la trempe des écrivains qui créent des univers, des mythes et des légendes. Son imaginaire est riche et mystique. Le livre est excellent, tant dans le style que dans l’intrigue et les personnages. Pour les adeptes de science-fiction, c’est un régal. Pour les autres, à voir. Personnellement, je me suis un peu accrochée pour arriver à la fin. Ce n’est pas vraiment mon registre littéraire de prédilection mais c’est avec plaisir que je lirai à nouveau cette autrice. Mireille Moualal #femme_à_la_plume_légère #nnediokorafor #quiapeurdelamort #whofearsdeath #onyesonwu #auteursafricains #africanwriters #nigerianwriters #litterature #africanwriter #bookstagrammer #booklover #bookstagramafrica #writertowriter #cameroun

Le titre laisse penser que l’on lira une histoire de dépendance affective, de relation malsaine ou d’attachement maladif. ‘Reste avec moi’ sonne à priori comme une injonction qui au fil de la lecture se fait prière, invocation sourde, plaintive et désespérée. De ces vœux que l’on n’ose prononcer à voix haute de peur d’en briser le charme mais que l’on caresse dans l’espoir qu’ils se réaliseront. C’est un cœur de mère qui aspire à ce que des âmes demeurent rattachées à des corps aimés, c’est l’anticipation de la perte qui inéluctablement produit la douleur. « On me surnomma ‘la femme enceinte à la robe déchirée […] j’étais devenue immortelle, un maillon de la chaine des êtres humains » Donner la vie, au-delà de la transmission du patrimoine génétique et la perpétuation de l’espèce, confère à ceux par qui elle vient, le statut d’immortels. Une fois que les liens de sang sont faits, ils demeurent. Même la mort des ascendants ne les anéantit pas. Transmettre la vie, permet ainsi d’accéder au panthéon des prédécesseurs, les biens nommés ancêtres. C’est la garantie de la continuité dans l’espace et le temps en bref l’éternité. En principe ! Car pour beaucoup le tableau ne se présente pas toujours ainsi. C’est dans ce tourbillon chaotique, fait de circonstances et de révélations assez improbables que Yéjide et Akin partagent avec nous les tourments de leur vie. Entre polygamie, infertilité, maladie, tabous et pertes diverses. Il y’a du bon et de l’émotion pour le reste à vous de le découvrir. Mireille Moualal #femme_à_la_plume_légère #ayobamiadebayo #resteavecmoi #staywithme #rotimi #auteursafricains #africanwriters #nigerianwriters #litterature #africanwriter #bookstagrammer #booklover #bookstagramafrica #writertowriter #EndAnglophoneCrisis

Ce livre nous entraîne plusieurs siècles en arrière dans les années suivant l'abolition officielle de l'esclavage. Sur fond de luttes de positionnement entre les grandes puissances européennes et d'alliances pour garantir les acquis des royaumes africains d'antan, les destins de deux femmes sont contés. Différentes, elles se distinguent par leurs singularités mais également par les similitudes de leur condition. Ici, le rôle des familles royales africaines est mis en exergue dans la traite des esclaves en ces temps là. Fait historique parfois volontairement ignoré ou minoré. La place de la femme dans ces sociétés traditionnelles est également mise en lumière. C'est un livre agréable à lire avec une certaine portée historique. Je recommande Mireille Moualal #femme_à_la_plume_légère #ayeshaharrunaattah #thehundredwellsofsalaga #lescentpuitsdesalaga #ghana #auteursafricains #africanwriters #nigerianwriters #litterature #africanwriter #bookstagrammer #booklover #bookstagramafrica #writertowriter #EndAnglophoneCrisis

Par une série d’évènements personnels ayant orienté sa destinée et façonné l’homme qu’il est devenu, Amadou Hampâté Ba nous entraine dans ce voyage du Fouta-Djallon au Fouta-Toro en passa par le Burkina Faso et d’autres contrées. Le récit est autobiographique, dit à la façon d’un conte. Il s’agit là de « littérature orale ». On note que le conteur a gardé une excellente mémoire des faits et des détails. Les histoires sont captivantes, cocasses et parfois dramatiques. Amkoullel tire son excellente mémoire de la tradition orale dans laquelle il a baigné toute sa vie. Cette oralité au travers de laquelle s’est racontée l’Afrique de l’ouest et par laquelle se sont transmis traditions et savoirs générations après générations. « Le fait de n’avoir pas eu d’écriture n’a donc jamais privé l’Afrique d’avoir un passé, une histoire et une culture […] l’écriture est la photographie du savoir, mais elle n’est pas le savoir lui-même » Si les faits relatés remontent à une époque aujourd’hui révolue, les situations restent contemporaines et la sagesse tirée des expériences de vie de l’auteur, universelle. C’est riche, c’est beau et captivant. Amadou, le petit Koullel est un conteur de classe ! Se lancer dans la lecture de ce livre écrit par cet enfant peul né à Banbiagara, c’est comme se préparer pour un voyage de plusieurs kilomètres à pieds comme d’usage en ces temps. Attention ! ce n’est pas de la lecture pour les esprits faibles. Il faut y mettre du cœur et de la ténacité. S’accrocher de toutes ses forces pour avancer face aux vicissitudes de la vie, comme Kadjija « Deddo diam Timba » Kadjidja femme pantalon, mère d'Amadou, femme lionne. Les thèmes récurrents de cette œuvre sont l’islam, la tradition, l’honneur, la bravoure et la témérité, l’amour et la dignité. C’est le livre à livre absolument dans une vie. Je le recommande sans réserve. Mireille Moualal #femme_à_la_plume_légère #amkoullellenfantpeul #amadouhampateba #auteursafricains #africanwriters #writertowriter #bookstagram