Non ce n'est pas le film de l'année, évidemment. Certaines ficelles scénaristiques sont un peu trop convenues et la dimension féministe est parfois un peu légère, comme lors de la scène du tapage de pied quelque peu ridicule (à moins qu'une référence ne m'échappe).
Cela dit, ce film doit pour moi être jugé pour ce qu'il veut être plus que pour ce qu'il est, comme bien souvent. Ici, je le perçois comme un film destiné à un public plutôt jeune, pour ne pas dire adolescent. Le rythme y est rapide, les changements de plans nombreux, et le quatrième mur bien détruit. S'il est important que les films récents et destinés à un public jeune ne partage pas toujours ces mêmes codes, leur emploi ne me parait pas pour autant insensé et désagréable.
Comme lors du premier film de 2020, les décors et costumes sont soignés et Milly Bobby Brown tient très bien le film, au contraire d'un Henry Cavill effacé et sans grand relief. Pour le reste, si la morale féministe est appréciable bien qu'imparfaite, la teinte sociale et l'hommage rendu aux grévistes des fabriques d'allumettes apporte un point très positif à cette suite.
Il est évident qu'un approfondissement de cette lutte sociale, et donc des rapports politiques entre patrons d'usines et ouvrières exploitées, aurait été souhaitable. Néanmoins, je rappelle derechef que ce film me semble plutôt être à destination d'un jeune public, et que ces premières bribes de politisation dans un film accessible sont à apprécier.
Enfin, j'ai trouvé que la dissimulation d'une certaine protagoniste n'était pas bien complexe à déchiffrer, et que certaines machinations énigmatiques semblaient avoir été mises ici simplement pour le plaisir de les résoudre et sans apporter quelque chose de précis à l'intrigue.
En bref, un film globalement bon et beau et aux défauts ne me paraissant pas rédhibitoires. Une bonne entrée en matière pour adulescents.
7/10 (3,5*)