C'est une pure merveille ! En l'achetant, je ne pensais pas lire quelque chose d'aussi fort que "Le Maître et Marguerite", roman pour lequel je nourris une vraie passion (et que j'ai bien dû lire six fois, au bas mot). "La Garde blanche" n'est pas un livre 'touchant' (comme je l'ai lu chez certains critiques). C'est un livre terrible. Il demande à être lu plusieurs fois pour être vraiment compris (ce qui est aussi le cas du "Maître et Marguerite"). Les personnages ne sont pas en nombre infini, mais l'action est embrouillée, exprès, en raison du caractère quasi incompréhensible, pour les personnages eux-mêmes, des événements chaotiques se déroulant et se succédant à Kiev et dans ses alentours en ce terrible mois de décembre 1918. Un sanglant chaos. D'une galerie de pleutres et d'êtres vils se détachent quelques figures admirables, inoubliables. On ne peut pas dire qu'il s'agisse d'un roman réaliste ou historique. La troisième partie de l'oeuvre, en particulier, oscille souvent entre réel et fantastique, notamment en raison de l'état physique et mental des protagonistes (fièvre et délires d'Alexis Tourbine, blessé et malade, notamment). L'humour de Boulgakov, même (et surtout) dans les moments les plus graves, est omniprésent. C'est bien simple : je n'en ai pas plus tôt achevé la lecture que je me suis mise à le relire.