Dans "I love Peru", Quenard fait du Quenard pour le plaisir des uns ... et l'agacement des autres. Dans ce "documentaire" — qu'il paraît préférable de qualifier d'auto-fiction — Raphaël, comédien déjanté, fréquente assidument les plateaux de tournage avec son acolyte Hugo David et réussit à percer brillamment jusqu'à obtenir un césar. Ayant essuyé une déception amoureuse, il plaque tout et part avec Hugo pour le Pérou à l'issue d'un rêve étrange, réalisant une quête initiatique.
Les dialogues (en réalité monologues) ont volontairement un air de non-préparé, avec cette diction (au demeurant pas forcément déplaisante) du bon élève cherchant ses mots, alternant le vulgaire et le raffiné. L'affrontement de la solitude et du vide reste omniprésent.
Même si le tournage semble avoir été fait avec un matériel basique, on se lasse de voir la tête de Raphaël Quenard en gros plan pendant la quasi-totalité du film. Il nous explique qu'il ne faut pas avoir peur du vide, refuge de ceux qui volent : on peut malheureusement craindre que le vide ne constitue la majeure partie de cette histoire...