Un parfait inconnu (A Complete Unknown)
Réalisateur : James Mangold
Scénaristes : James Mangold et Jay Cocks
Genre : Film biographique adapté de l’ouvrage « Dylan Goes Electric » d’Elijah Wald
Acteurs : Timothée Chalamet (Bob Dylan, de son vrai nom : Robert Allen Zimmerman), Edward Norton (Peter Seeger), Elle Fanning (Sylvie Russo, de son vrai nom : Suze Rotolo), Monica Barbaro (Joan Baez), Boyd Holbrook (Johnny Cash) et plusieurs autres excellents acteurs.
Ce film relate les années 1960 à 1966 de la vie et rapide montée vers la célébrité de Bob Dylan.
Quoi dire sinon que le film est excellent. Timothée Chalamet est époustouflant, surtout quand l’on sait que ses connaissances de la guitare étaient minimales quelques mois avant le tournage du film, qu’il a non seulement pris des cours de guitare, mais aussi des cours de chant, et s’est enseigné lui-même à jouer de l’harmonica.
L’histoire n’est pas trop gluante d’admiration envers le grand Bob ni trop négativement critique. On apprend, si on ne le savait pas déjà , que Dylan n’était pas très fidèle aux femmes qu’il côtoyait. Mais évidemment, tout est centré sur sa musique et sa montée vers le succès. Alors, on le voit obsédé par l’écriture de nouvelles chansons et trimballant sa guitare sèche partout, jusqu’au lit et pratiquant ses nouvelles pièces.
On le voit aussi un peu en spectacle avec Joan Baez, qui, selon lui, chante un peu trop bien et se force trop à écrire de « jolies » chansons. Mais leurs duos sur scènes sont l’fun à regarder et écouter.
La scène du show folk à Newark où Dylan s’entête à jouer sur sa guitare électrique avec un son plus rock que folk et avec tous les organisateurs s’affolant et tentant inutilement de couper le son est amusante.
Sa relation avec un Guthrie (Scoot McNairy) mourant est touchante, sans être larmoyante. Et celle avec Johnny Cash (Boyd Holbrook) est intéressante en ce sens qu’on voit l’effet qu’a pu avoir le côté rebelle de Cash sur le jeune Bob. « Va mettre un peu de boue sur le tapis », lui conseillait Cash.
Le jeu d’Edward Norton en Peter Seeger, qui donne un coup de pouce à Dylan à ses tout débuts, est juste. J’aime beaucoup cet acteur depuis bien avant « Fight Club » (en fait, depuis « Primal Fear »).
Le film prend fin après la sortie de « Highway 61 Revisited » qui comprend « Like a Rolling Stone » et avant son accident de moto et la sortie du premier album double de l’histoire (« Blonde on Blonde »). Y aura-t-il une suite ?
Je trouve en somme qu’il n’y a pas grand-chose de mal à dire sur ce film qui m’a fait replonger dans les années 60 (hé oui, je suis assez vieille pour ça) et a réveillé mon amour de longue date pour la musique de Dylan.
Ce film est pas mal plus à mon goût que « Bohemian Rhapsody », qui était pourtant très bon, et le jeu de Chalamet est aussi bien supérieur (plus naturel) à celui de Rami Malek en Freddy Mercury, qui ne faisait que répéter comme un robot bien programmé les mouvements de Freddy sur scène.
9/10