Pour son premier livre, Réjean Ducharme est dans les plus bizarres. Écrit, du moins édité en 1966, à l’âge de 24 ans.
Tout ce qui se passe dans la tête de son personnage est digne des plus grandes schizophrénies. C’est pas beau ! C’est même violent.
Il a une obsession des mots les plus rares et souvent inconnus, tirés du dictionnaire. Je crois que ça devait être l’une des ses activités fréquentes que de lire et mémoriser le dictionnaire.
Parfois aussi, il invente ses propres mots et ce n’est pas du bérénicien ou alors ce sont des anciens mots car ils ne se trouvent pas dans le Larousse 2005.
Et pour 1966, il voyage à New-York qu’il semble bien connaître, le « trolleybus » etc. Ensuite Israël, et le camp musulman. La guerre entre les deux peuples. Pour cette époque, il est bien fonceur d’avoir déjà voyagé sur le pouce aux Etats-Unis et au Mexique. Et Israël, c’est comme s’il y était déjà allé.
Il est incroyable ce Ducharme. Mais quelle noirceur qui habite son personnage. Est-ce la sienne aussi cette noirceur??? Pourtant, il semble avoir aussi une bonne idée de ce qui est lucide aussi ou plus dans les normes par les répliques du frère de son personnage principal, Bérénice, et d’autres personnages, comme son professeur de danse.
En tout cas, un peu long, vu la noirceur des propos.